Une citoyenneté active pour booster le développement local

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Le Cameroun, un pays marqué par les contradictions

Abondamment pourvu en matières premières avec des terres très fertiles, des gisements miniers (bauxite, fer, or, etc.), du pétrole et bien d’autres ressources naturelles, le Cameroun est sans doute l’un des pays les plus dynamiques d’Afrique centrale. Le contraste est saisissant lorsqu’il s’agit d’aborder la situation économique et sociale des Camerounais. En effet, la précarité touche environ 40 % d’entre eux et à titre d’exemple : 46 % n’ont pas accès à l’eau potable dans les centres urbains, 70 % en zone rurale. En février 2008, la hausse du prix du carburant et la cherté de la vie avaient entraîné des révoltes dans tout le pays.

Aujourd’hui, les tensions sont encore palpables et les inégalités vont en s’aggravant. L’insécurité est générale et les actes de banditisme se multiplient. Si la population est plutôt bien formée (taux d’alphabétisation entre 70 et 80 %), le chômage touche près de 10 millions de personnes, selon le dernier rapport de l’Institut National de la Statistique (INS) du Cameroun. D’où la nécessité pour les pouvoirs publics en symbiose avec les acteurs citoyens de mettre en place des initiatives palpables et mener des actions concrètes allant dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des citoyens et le développement des communautés locales.

Des citoyens acteurs clés des politiques publiques

Sur le terrain, le constat est indéniable : manque d’accès à l’eau potable, aux soins, à l’éducation, à un logement décent… Peu de programmes politiques sont mis en place pour répondre aux besoins primordiaux de la population. En se fondant sur l’expérience préalable de notre partenaire local ASSOAL, les bases d’un projet novateur sont lancées : faire participer tous les citoyens à la définition de leurs besoins essentiels et les accompagner pour que ceux-ci se traduisent, en collaboration avec les pouvoirs publics, en politiques de développement local centré sur les besoins économiques et sociaux.

Pour accroître la participation citoyenne et améliorer la gouvernance municipale, des objectifs impératifs sont à atteindre :

⇒ Élaborer avec les élus des plans de développement prenant en compte les attentes des citoyens ;

⇒ Proposer des sessions publiques où le budget communal sera défini collectivement et qui permettront la réalisation de projets au service de tous ;

⇒ Accompagner les citoyens qui organisent des actions d’évaluation des politiques publiques.

Les activités à mener pour ce faire sont diverses :

⇒ Sensibilisation sur les droits économiques, sociaux et culturels autour de thématiques récurrentes : l’entretien des ouvrages communautaires, les procédures d’obtention des titres fonciers, l’importance collective et participative de l’assainissement, l’insécurité publique, les techniques de recherche d’emploi des jeunes, etc. ;

⇒ Appui aux plans de développement et aux budgets communaux sensibles aux droits des populations ; 

⇒ Organisation d’ateliers : éducation, citoyenneté et exigibilité sur les droits des populations.

Pour les maires des communes d’arrondissements de l’Ouest, l’action efficace consisterait en une démarche qui fait ses preuves sur le terrain : les mairies travaillent avec les comités locaux de développement, composés d’habitants des quartiers. Ils budgétisent ensemble les besoins et la mairie essaye d’y répondre. C’est ainsi que dans certaines localités des projets d’installation de lampadaires sont mis en place pour sécuriser la vie des citoyens dans les quartiers et également l’aménagement de points d’eau potable là où il en faut.

Des initiatives de développement local exogènes et endogènes ont vu le jour à l’Ouest Cameroun, citons entre autres :

L’éclairage de 13 chefferies supérieures dans le Ndé lancé par D.A Planète et RIPREM

La promesse de la présidente de la fondation Désirs d’Avenir pour la planète (D.A Planète), Ségolène Royal, en 2020, d’équiper les 13 chefferies traditionnelles supérieures du département du Ndé (ouest-Cameroun) prend finalement corps. C’est l’implémentation de l’accord signé avec le Réseau international des princesses et reines-mères du Ndé (RIPREM), à Bangangté, au cours de sa 2ème Assemblée générale, sous la présidence de Célestine Ketcha Courtès, ministre de l’Habitat et du Développement urbain (MINHDU).

En effet, le matériel en provenance de la France est arrivé dans la ville de Bangangté. Et l’installation des mini-centrales solaires dans les chefferies a démarré le 07 septembre 2021 dans les chefferies Bangangté, Bangoulap, Bamena et Bazou (pour la première vague). Cette action va contribuer à la modernisation des chefferies, l’accompagnement des femmes et des jeunes filles tout en accompagnant le président de la République du Cameroun, Paul Biya, dans l’atteinte des objectifs pressants de l’Accord de Paris sur le Climat du 22 avril 2016. Il est à relever que le projet d’énergie solaire dans les chefferies et espaces publics du Ndé maturé par le RIPREM avait retenu l’attention de D.A planète, qui, sans réserves, s’était engagée à accompagner les princesses et reines-mères de cette partie du pays.

Et dans leur plan d’action pour l’année 2021, les deux partenaires avaient inscrit en priorité les projets axés sur l’environnement, le climat, la santé, la paix et l’économie sociale et solidaire pour l’amélioration des conditions de la femme et de la jeune fille dans le Ndé. Et le contexte s’y prêtant, au-delà de l’éclairage solaire photovoltaïque, la convention signée prévoit la connection desdites chefferies au numérique et l’accompagnement des actrices du secteur agro-pastoral.

Une station de traitement des boues de vidange bientôt opérationnel à Bangangté (ouest-Cameroun)

230 millions Fcfa. C’est le coût total de l’ouvrage destiné à un assainissement de qualité de la commune de Bangangté, dirigée par Célestine Ketcha Courtès.

Située à 5 kilomètres du centre-ville, cette station de traitement des boues de vidange est érigée sur une superficie d’environ 2 hectares et doté d’une capacité de réception de 180 m3 de boues par semaine.

En effet, cette technologie de traitement des boues de vidange par filtre planté de réseau a été retenue et est basée sur la séparation des phases liquide et solide.

D’après les spécialistes rencontrés sur le site, il s’agit d’une technique qui permet de réaliser en même temps «la déshydratation, la stabilisation et une hygiénisation des boues».

Caractérisée d’une performance de traitement élevée, l’infrastructure dont les travaux sont exécutés par les établissements Atelawa et Africa Kom’s permet d’obtenir des produits suffisamment hygiénisés et affectés aux activités agricoles.

Il s’agit du Co-compostage de bio solide avec des déchets organiques municipaux et de l’aération prolongée qui permettent de valoriser les sous-produits dérivés.

Une véritable manne pour les populations de la l’arrondissement de Bangangté voire au-delà, en majorité agricultrices.

Ce projet qui intervient après le MODEAB (Maîtrise d’ouvrage durable pour l’accès à l’eau et l’assainissement dans la commune de Bangangté et qui a valu le Prix ONU du Service public en 2014 et le Prix national FEICOM (sur les meilleures pratiques communales de développement local) en 2012 est à mettre également à l’actif de Célestine Ketcha Courtès. Un édile qui ne ménage aucun effort pour trouver de l’expertise et des financements conséquents afin d’améliorer les conditions de vie de ses administrés.

C’est dire si Bangangté sous Mme Courtès, présidente du Réseau des femmes élues locales d’Afrique, continue à baliser le chenal des bonnes pratiques communales au Cameroun : notamment, en termes de gouvernance locale, développement durable, adduction en eau potable, assainissement et de voirie urbaine.

Source : https://www.mediaterre.org/afrique-centrale/actu,20180718073410.html

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