Les hommages à l’endroit de l’illustre disparu sont unanimes : c’est une grosse perte !!! Une grosse perte non seulement pour le peuple Bamoun dont il était le vénéré monarque, mais aussi pour le Cameroun dont il fut, l’un des plus influents Haut commis de l’Etat. Et l’éloge n’est pas galvaudé au regard de la vie et du parcours de Sa Majesté, Ibrahim Mbombo Njoya Sultan, Roi des Bamoun.
Enfance
SM. Ibrahim Mbombo Njoya voit le jour le 27 octobre 1937 à Foumban, chef-lieu du département du Noun dans la Région de l’Ouest au Cameroun.
Après avoir complété son cursus primaire dans sa ville natale, le futur roi débute le cycle secondaire en France, qu’il viendra parachever au Lycée Général Leclerc de Yaoundé.
Après son Baccalauréat, c’est au Sénégal, qu’Ibrahim Mbombo entamera des études supérieures, à l’Institut d’Etudes Administratives Africain de Dakar d’où il sort avec un diplôme du deuxième degré.
Carrière administrative
De retour au Cameroun, le 19ème roi des Bamouns commence sa carrière dans l’administration publique en 1958 au poste d’Attaché au Cabinet du Haut-commissaire de la République française au Cameroun, ce jusqu’à l’indépendance du pays en 1960.
De 1960 à 1962, il occupe tour à tour les fonctions de Chef de Cabinet du Secrétaire d’Etat à la Présidence de la République chargé de l’Information, Chef de Cabinet du Ministre des Forces Armées, et enfin Directeur de Cabinet du Ministre des Forces armées.
Il est ensuite nommé Commissaire Général à la Jeunesse, aux Sports et à l’Éducation populaire. Trois ans plus tard, le 25 mai 1965, il fera son entrée au Gouvernement en qualité de Ministre adjoint de l’Education, de la Jeunesse et de la Culture.
Il quitte momentanément le Gouvernement en 1970, pour rejoindre les hautes sphères de la diplomatie en qualité d’Ambassadeur du Cameroun, d’abord en Guinée Equatoriale, puis Egypte jusqu’en 1981.
Tout en restant dans le domaine de la diplomatie, il retrouve le Gouvernement cette fois sous la casquette de Vice-ministre des Affaires étrangères où il est nommé le 4 décembre 1981, par le Président Ahmadou Ahidjo.
Le 7 janvier 1982, il devient Ministre de la Jeunesse et des Sports. Commence alors une carrière ministérielle ininterrompue, qui le portera, sous la Présidence de Paul BIYA, aux fonctions de Ministre de l’Information et de la Culture du 21 novembre 1986 au 16 mai 1988, (période durant laquelle, il assumera également les fonctions de Président du Conseil d’Administration de la Cameroon Radio and Television, du 29 janvier 1988 au 12 janvier 1989, ndlr), Ministre de l’Administration Territoriale du 16 mai 1988 au 7 septembre 1990, de nouveau Ministre de la Jeunesse et des Sports dès le 7 septembre 1990 et enfin Ministre Délégué à la Présidence chargé des Relations avec les Assemblées à partir du 9 avril 1992.
Carrière politique
Membre du Comité Central et du Bureau Politique de l’UNC depuis mai 1984, SM. Ibrahim Mbombo Njoya, devient également membre du Comité Central et du Bureau Politique du RDPC, depuis sa création en 1985. Il était par ailleurs chef de la délégation du Comité Central du RDPC pour la région de l’ouest. Et c’est en sa qualité de Sénateur qu’il siégeait à la Chambre Haute du Parlement camerounais depuis 2013.
Le Sultant, Roi des Bamoun
En 29 ans de règne stable et prospère, SM. Ibrahim Mbombo Njoya, a su pérennisé l’héritage de la longue et illustre lignée royale dont il était issu.
Fait Sultan, Roi des Bamoun en 1992, le 19ème au trône à la suite du décès de son père SM. Seidou Njimoluh Njoya (1904-1992) nldr, le règne d’Ibrahim Mbombo Njoya sur l’empire de Foumban s’est étendu jusqu’à sa mort.
En sa qualité de Roi des Bamoun, le bilan de SM. Ibrahim Mbombo Njoya est des plus éloquents. Entre autres réalisations, la construction du Musée des rois Bamouns ou encore la mise en orbite du Nguon comme l’un des festivals culturels les plus représentatifs du Cameroun à l’échelle internationale, sont quelques faits à mettre à son actif.
“Le Roi est mort…vive le Roi”
Le 21 septembre 2021, SM. Ibrahim Mbombo Njoya, a rendu l’âme à Paris en France où il avait été évacué après avoir contracté une forme sévère de Covid-19. Le Roi des Bamoun, meurt à l’âge de 84 ans, laissant derrière lui une famille nombreuse éplorée.