“Un roi sans pareil, un visionnaire, la voix de la raison”, les hommages pleuvent en la mémoire de cet illustre disparu dans le royaume de Bamoun. Le roi Mbombo Njoya, a cassé son spectre le 27 septembre dernier à Paris laissant un grand vide derrière lui. Une occasion pour ceux qui l’ont connu de ressasser le parcours remarquable de l’homme verbe franc.
Comme tout bon roi africain, c’est le nombre important des épouses qui fait sa singularité. Lui, en aura eu 10 au total mais n’en gardé que neuf officiellement avec une trentaine d’enfants à la clé. L’histoire du royaume de Bamoun indique que le 19ème roi, le Sultan Ibrahim Mbombo Njoya qui était le fils de Seidou Njimouluh Njoya, a épousé pour sa première noce en tant monarque, une fillette de 3 ans.
En effet, après plus de 30 ans de monogamie, le sultan Mbombo Njoya une fois choisi comme le successeur de son feu père Njimouluh Njoya, savait ce qui l’attendait. De fait, à la suite de son intronisation en août 1992 comme le roi des Bamoun, il est appelé à respecter la tradition. C’est dans ce cadre que rentre en jeu la famille Nji Monchou. Cette dernière attribue une de leurs filles au nouveau roi. De l’avis des personnes avertis, cette tradition date depuis l’époque du Sultan Ncharé Yen, fondateur de la dynastie Bamoun en 1394. «Chaque fois qu’un roi est intronisé, c’est à la famille Nji Monchou que revient l’honneur d’ouvrir le bal des prétendantes», confie un proche de la famille royale.
Mais à l’arrivée au trône d’Ibrahim Mbombo Njoya, la fillette de 3 ans est la seule célibataire de la famille. C’est ainsi que le mariage entre le Sultan Mbombo Njoya et la fillette, a été célébré. «Qu’importe, il l’a reçue comme épouse –on ne refuse pas de s’unir à une Nji Monchou–, il l’a laissée dans sa famille et a subvenu à ses besoins», soutient la source qui indique que le roi Mbombo Njoya avait juste respecté la tradition et us coutumes qu’il est censé protéger.
Innovation
Comme son père en son temps le roi Mbombo Njoya, va marquer son règne par des actes inoubliables. En effet, il ne consommera pas ses noces avec la fillette une fois que celle-ci aura atteint sa majorité. De fait explique un de ses conseillers, « à la majorité de la jeune fille, le roi Mbombo a pris la décision de marier la jeune femme à l’un des siens à la cour. D’autres jeunes femmes lui ont été proposées par la suite, leurs candidatures étant soumises à un comité spécial. Seules les réponses positives du roi sont rendues publiques. Humiliées, les recalées ne présentent aucun intérêt ». Après la gamine, le roi Ibrahim Njoya a épousé neuf autres femmes. La dernière est une Africaine-Américaine, Kadidj Jennifer James, directrice générale de sociétés. Sa première épouse, confie ses proches est originaire de Kribi, dans le sud du Cameroun. Le roi Ibrahim Mbombo Njoya, laisse donc à sa mort neuf veuves qui vont maintenant lutter pour que l’un de leurs progénitures accède au trône. Il faut toutefois noter que dans la tradition des Bamoun, seuls ceux qui sont nés durant le règne du roi peuvent prétendre au trône.