Aspect culturel de la Région de l’Ouest

Bamileke (8)

Comblée par la nature, au point d’être très souvent comparée à l’Auvergne, en France, la région de l’Ouest, vallonnée à souhait, est traversée de belles rivières entrecoupées de chutes. La série de montagnes arrondies, qu’elle présente sont l’héritage d’anciens volcans. Le climat ici est tempéré, et certaines localités telles que Dschang, station climatique, accusent des moyennes annuelles de température de 20° C[1]. Pays de traditions et de culture, la région de l’Ouest se caractérise par la richesse de son artisanat aux nombreuses variétés d’expression : pipes, ustensiles en terre cuite, figurines et masques en cuivre, tabourets décorés de perles et par les danseurs bamilékés aux costumes pittoresques. Foumban est le siège de l’artisanat camerounais.

Abritant plusieurs sites culturels d’une portée historique d’envergure internationale, la région de l’ouest bénéficie de l’appui de certains programmes locaux comme extérieurs pour la valorisation de ce patrimoine. Aux rangs de ceux-ci figurent entre autres, le programme dénommé La Route des Chefferies[2], qui ; est un programme Camerounais de développement culturel et touristique unique en Afrique subsaharienne, encourageant les populations dans la réappropriation de leur patrimoine.

La route des Chefferies, apporte depuis quelques années déjà, un appui technique et financier à quelques structures locales à l’instar de L’ORTOC, qui est le résultat de la volonté des maires (CVUC Ouest), chefs traditionnels et des professionnels de tourisme. Ses missions consistent à : Développer le tourisme ; Promouvoir la destination Ouest Cameroun ; Définir un plan Qualité Tourisme adressé aux professionnels du tourisme de la région Ouest et Améliorer l’accueil touristique.

Visant ainsi à amener les populations à se ré-approprier leur patrimoine tout en contribuant à leur développement économique et social. La Route des Chefferies (RDC), est une association lancée par la diaspora de Nantes et soutenues par les acteurs locaux du Cameroun (chefs, mécène privés, communes, etc.) et ayant comme domaines de compétences la muséographie, la recherche scientifique et le tourisme culturel.

Le programme repose sur une charte fondatrice signée en 2006 par une cinquantaine de chefs traditionnels de l’Ouest et du Nord-ouest du Cameroun.  Et ses missions se déclinent ainsi qu’il suit:

  • Promouvoir et soutenir des activités de recherche (étude, inventaires, numérisation des données) se rapportant au patrimoine matériel et immatériel du Cameroun (objets, sculpture, architecture, sites naturels, danse, rites, etc.) ;
  • Mettre en valeur le patrimoine culturel du Cameroun, proposer des éléments de lecture de ce patrimoine et rendre accessible ce précieux héritage à tous, et en particulier aux communautés autochtones ;
  • Contribuer à renforcer le dialogue interculturel, fondé sur le respect de l’altérité ethnique, culturelle et spirituelle ;
  • Développer le tourisme culturel afin de générer des emplois locaux durables et de qualités dans le respect de l’environnement et de la biodiversité ;
  • Fédérer les acteurs locaux du patrimoine et du tourisme et animer le réseau ainsi mis sur pied en accordant une attention toute particulière à la problématique de la bonne gouvernance (stabilité, pérennité, reconnaissance, transparence, etc.)

Tout cela est rendu possible grâce à la mise en place d’un partenariat public-privé efficace, mais aussi grâce à une équipe pluridisciplinaire d’environ 50 personnes (employés permanents, temporaires, bénévoles, stagiaires, consultants) répartie entre le Cameroun et la France.

À ce jour, le programme La Route des Chefferies, c’est un Office régional de Tourisme créé, 17 inventaires patrimoniaux réalisés, un musée national et 12 musées communautaires ouverts et plus de 20 200 visiteurs par an!

Et sur la multitude d’événements culturels qui mettent en lumière la diversité du patrimoine ethnique qu’offre le Cameroun chaque année, la région de l’Ouest à elle seule, offre deux festivals des plus courus sur les huit meilleurs que compte le Cameroun : Le Festival Medumba et Le Festival du Ngouon.

Le Festival Medumba, plus connu par sa forme contractée Medumba, est un festival biennal qui se tient en général au mois de juillet à Bangangté et pendant deux semaines. Organisé par les élites des 14 villages du département du Ndé à l’Ouest du Cameroun, le festival va faire le tour de chaque village avec pour objectif : de promouvoir non seulement la langue traditionnelle medumba, mais aussi le potentiel culturel que regorge la localité. Le festival est ponctué, de danses traditionnelles, ainsi que de lectures de contes et de légendes sur les habitants de la région.

Le festival du Ngouon, usuellement appelé Ngouon, est lui aussi un rendez-vous biennal qui se déroule à Foumban, le chef-lieu du département du Noun. Plus qu’une fête à côté des attractions ludiques pour les festivaliers, c’est surtout un moment de plaidoyer où  les fils et les filles de cette localité, émettent des idées et donnent leur avis sur la gestion du royaume par le sultan. C’est aussi le moment pour ce dernier de faire face au tribunal du peuple en répondant aux reproches qui lui sont faits.

Ces événements, sont au fil du temps, devenus de véritables rendez-vous cultes, ayant gagné en popularité à chacune des éditions, au regard du nombre sans cesse croissant de visiteurs.


[1] https://www.editions2015.com/cameroun/index.php/10-regions-formant-cameroun/region-de-louest/

[2]contact@routedeschefferies.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *