Faisant partie des cinq zones agro-écologiques que compte le grand nord et le grand sud Cameroun à côté de la zone sahélienne (extrême-nord, nord et une partie de l’Adamaoua) ; la zone de savane de basse altitude sur le plateau de l’Adamaoua et une partie du centre ; la zone de savane humide d’altitude (ouest, nord-ouest) ; la zone forestière (centre, sud et est) ; la zone des mangroves (littoral, sud-ouest) ; la zone des hauts plateaux, d’une superficie de 31 192 km2 a une pluviométrie de 1 500 à 2 000 mm/an, (soit 180 jours de pluie sur 365 que comptent l’année).
Doté de sols très fertiles et propices aux activités agricoles, jeunes sur fortes pentes, lessivés dans les vieux plateaux, horizon B d’illuviation –l’accumulation progressive de diverses substances (éléments organiques ou minéraux) dans l’horizon d’un sol sous l’action de l’écoulement hydrique vertical ou horizontal. Cet apport de matières provient d’autres horizons situés au-dessus (illuviation verticale) ou plus haut sur le versant (illuviation latérale ou oblique), ndlr– dans des dépressions fermées, la zone des hauts plateaux est enrichie en matériaux volcaniques et propices à la culture du cacao, café, maïs, haricot sec, de la pomme de terre, et le maraichage.
CACAO
S’agissant précisément du Cacao, la fève de cacao s’obtient à partir du cacaoyer (petit arbre à feuilles persistantes qui pousse très peu à l’état sauvage de nos jours, ndlr). Cultivé en Afrique subsaharienne, en Asie centrale et en Amérique, notamment au Mexique où il pousse aussi en basse altitude, en Amazonie et au pied de la cordillère des Andes, la Cacao a besoin d’un climat Equatorial, qui répond à certains critères comme la température, la pluie, 85% d’humidité.
Il peut aller jusqu’à 15 mètres de haut. Produisant des fruits seulement après 3 ans, c’est un arbre touffu et ses cabosses ressemblent à de grosses baies rouges. Une cabosse peut peser jusqu’à 400g et contenir entre 25 et 75 graines.
Ces graines, nommées fèves de cacao, sont très riches en amidon et sont recouvertes d’une pellicule blanche que l’on appelle Mucilage. Cette pâte permet la fermentation des graines.
A cet effet, en 2019, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute inaugurait au nom du chef de l’Etat, une usine de transformation locale qui a coûté 54 milliards de FCFA.
Ce projet révolutionnaire qui s’inscrit dans la vision stratégique du président Paul Biya, de conduire le Cameroun vers l’émergence à l’horizon 2035, soufflait ainsi, un vent nouveau dans la filière à partir de l’arrondissement de Kekem, dans le département du Haut-Nkam.
Le Premier ministre rappelant dans son allocution de circonstance, que le chef de l’Etat, parlant du Plan directeur d’industrialisation dans son discours du 31 décembre 2018 à la nation, exhortait qu’il « conviendra de l’appliquer en priorité, à la transformation de nos matières premières agricoles, afin de gagner en valeur ajoutée et de réduire les importations de biens et services ».
La cérémonie qu’abritait l’enceinte de l’usine de NEO Industry avait connu du beau monde. Outre le Premier Ministre, les ministres de l’Economie, de l’Agriculture, de l’Industrie et du Commerce, les autorités administratives avec en tête le gouverneur Augustine Awa Fonka étaient présentes, aux côtés des autorités politiques, religieuses, des opérateurs économiques et des populations locales, principales bénéficiaires de la présence de l’entreprise sur le sol qui a vu naître son promoteur, Emmanuel Néossi.
C’est en juin 2016 que la première pierre de cette unité industrielle a été posée par Louis Paul Motaze, alors ministre de l’Economie. Les pouvoirs publics ont accordé des appuis multiformes à la société NEO Industry dont un financement de 1,2 milliard de Fcfa et une exonération des droits de douane pour tous les équipements achetés. Le montant total des investissements s’élève à 54 milliards de Fcfa et près de 825 emplois directs et 2000 emplois indirects sont attendus à échéance du projet. Par ailleurs, NEO Industry va transformer 32000 fèves de cacao par an et obtenir 26 000 tonnes de produits dérivés dont la masse de cacao, le beurre de cacao, les tourteaux de cacao et enfin la poudre de cacao. Cette capacité passera à 64 000 tonnes après la future extension.
L’entreprise ambitionne générer de la valeur ajoutée qui contribuera à accroître le Produit intérieur brut et à améliorer la balance des paiements. Les impacts de ce projet, dira le PM sont déjà visibles à Kekem qui sera désormais compté au nombre des villes industrielles du Cameroun. La transformation locale en marche Pour Joseph Dion Ngute, NEO Industry constitue un réel exemple pour le secteur privé en ce sens que l’usine ainsi inaugurée permettra de porter le taux de transformation locale du cacao de 13% en 2010 à 32% aujourd’hui et à 40% en 2020. Des efforts qui ont valu les remerciement du Chef du gouvernement au promoteur et PDG de l’entreprise pour les investissements considérables réalisés dans le cadre de son programme de développement de la chaîne de valeur du cacao au Cameroun.
NEO Industry porte ainsi haut le label du cacao camerounais et hisse le Cameroun au rang des grands broyeurs mondiaux (à l’exemple de la Côte d’Ivoire, leader mondial dans la transformation des fèves de cacao) en transformant le cacao et en mettant sur le marché des produits dérivés comme la liqueur, le beurre et la poudre de cacao. Joseph Dion Ngute a rassuré que le gouvernement apportera l’accompagnement industriel dont l’entreprise aura besoin. Pour Emmanuel Néossi, qui a reçu la distinction de Grand officier de l’ordre de la valeur des mains du PM, c’est un rêve d’enfance qui s’est ainsi concrétisé. « J’ai grandi dans les plantations de cacao, c’est là que m’est née la passion pour sa fève », confie le jeune industriel.
Il dit avoir été interpelé par un des discours du chef de l’Etat qui demandait aux jeunes d’oser, de créer, il y a cru et c’est ainsi qu’il s’est lancé. Celui qui a aussi reçu le titre de notabilité de « Feµ Peµkieu» qui signifie «chef des enfants» du chef Fondjomoko, SM Gabriel Tchoupou, a remercié le gouvernement pour l’accompagnement offert et invité les jeunes à retrousser les manches pour réussir eux aussi dans leur domaine d’activités choisi.