S’imposant actuellement comme une valeur sûre et énorme de l’économie camerounaise, le secteur de l’élevage, participe ainsi à près de 165 milliards de francs CFA à la formation du Produit Intérieur Brut et procure des revenus à avoisinant 30 % de la population rurale.
Autrefois considéré comme une activité identitaire pour les éleveurs respectant les traditions, l’élevage connaît désormais l’intervention d’une nouvelle génération d’opérateurs en quête de revenus qui se comptent parmi les fonctionnaires, les jeunes diplômés chômeurs et les opérateurs économiques avérés. Il représente pour les populations qui n’ont accès ni à des services financiers fiables ni à la capitalisation foncière, une façon de former une épargne sûre.
La répartition des zones d’élevage au Cameroun est influencée par la variabilité des facteurs tels que le climat, le relief, la végétation, le milieu humain et les contraintes sanitaires.
Au regard des dispositifs de productions et les contraintes sanitaires qui déterminent le cheptel camerounais, pour la majeure partie constituée de bovins, d’ovins, de caprins, de porcins et de volailles, l’élevage de nouvelles espèces animales, (principalement du lapin et de l’aulacode, ndlr) voit progressivement le jour dans les différentes régions du pays.
Les dispositifs d’élevage des ruminants sont peu spécialisés. Ils restent dominés par le mode extensif de conduite des troupeaux.
En fonction de la densité animale dans chaque zone écologique et des disponibilités en fourrage, on distingue de façon schématique trois grands dispositifs de production bovine au Cameroun : l’agropastoralisme, le pastoralisme et le ranching (MINEPIA, 2016).
Ainsi, l’élevage porcin est en particulier pratiqué dans les régions de l’Ouest, du Nord et du Sud-Ouest, du Littoral, du Centre, du Sud, de l’Adamaoua et dans l’Extrême-Nord. Les principales races exploitées sont représentées par les races locales et des métisses (races locales x Large white / Land race).
S’agissant de l’aviculture, cet élevage respecte les traditions exploitant les souches locales et représente 70 % de l’effectif aviaire camerounais. Tandis que les élevages modernes sont concentrés autour des grandes villes des provinces de l’Ouest, du Littoral et du Centre et exploitent les souches exotiques. L’aviculture respectant les traditions utilise principalement la méthode pratiquée en milieu rural. Les effectifs par propriétaire sont faibles et dépassent rarement dix têtes.
Quant à l’élevage équin et asin, il faut souligner que le cheval est présent dans les régions du Nord et de l’Ouest du pays. Il est utilisé dans la chevalerie nationale, le transport, la traction hippomobile, l’équitation sportive, la chorégraphie équine lors des manifestations culturelles telles que la fantasia au Nord du pays.
Les dispositifs d’élevage au Cameroun fluctuent d’une région à une autre selon les délimitations géographiques et climatiques. Ils sont d’autre parts, influencés par les évolutions de la demande des populations en produits animaux, par la culture des populations et par le niveau d’instruction ou de formation des éleveurs.